Aujourd’hui, nous allons vous faire découvrir la médiation animale.
Il s’agit d’une technique thérapeutique reposant sur la présence d’un animal domestique dressé qui travaille en binôme avec un soignant.
La médiation animale est une thérapie complémentaire non médicamenteuse. Elle ne guérit pas. Elle vient en complément de la médecine traditionnelle.
Si l’effet positif de l’animal sur les êtres humains, et notamment les personnes âgées, est avéré, la médiation animale va plus loin. Il ne s’agit pas uniquement de mettre des animaux en présence de personnes âgées. Il s’agit d’utiliser l’animal comme un moyen thérapeutique, un relais qui va libérer la parole ou provoquer des réactions chez la personne âgée, soit dans le cadre d’une thérapie, soit dans le cadre de sa prise en charge médico-sociale.
Histoire de la médiation animale
La médiation animale, également appelée zoothérapie, a été découverte durant la seconde moitié du vingtième siècle par le pédopsychiatre Boris Levinson.
C’est en 1950 qu’il révèle le rôle de déclencheur social que peuvent jouer les animaux envers l’homme. Selon lui, les animaux sont particulièrement utiles aux personnes qui atteignent des stades plus fragiles de leur vie (perte d’autonomie, vieillissement, maladie isolement, solitude, dépression). En 1964, Boris Levinson arrive à créer le contact avec un enfant psychologiquement dérangé grâce à la présence de son chien. Il développe alors la théorie de la Pet Oriented Child Psychotherapy appelée communément zoothérapie.
Quelques années plus tard, en 1977, Sam et Elisabeth Corson ont mené une étude sur 50 patients hospitalisés. Ils ont introduit des chiens dans les chambres des malades et constaté que les animaux avaient agi comme un déclencheur social, forgeant un lien positif entre les patients et le personnel de l’hôpital. Les patients ont en outre développé un aspect renforcé d’indépendance et de confiance en soi.
Je cite ces deux études à l’importance historique avérée, mais les expériences se sont succédées au fil des années et les techniques de thérapie animale se sont développées d’une part à destination des personnes âgées, notamment celles atteinte de maladies neuro-dégénératives, d’autre part à destination des enfants autistes.
Les animaux couramment utilisés pour les thérapies animales sont le chien, le chat et le cheval. Ce dernier est particulièrement efficace dans le cas des enfants autistes.
Quel rôle joue l’animal dans la médiation animale ?
L’animal est doté d’une intelligence qui lui est propre et qu’il est possible d’utiliser dans des programmes de zoothérapie pour autant qu’on l’éduque de façon spécifique afin de permettre une rencontre et une complicité positives.
L’animal n’est pas le thérapeute. Il n’est pas dans une démarche occupationnelle mais dans un processus professionnel de thérapie. Des objectifs thérapeutiques sont obligatoirement posés pour chaque patient.
L’animal est pourvu d’une force vitale instinctive qui lui permet d’aller à l’essentiel en cas de survie. Il évolue dans un monde sensoriel alors que l’homme vit dans un monde où la parole autorise tous les subterfuges. L’animal ne connait pas les préjugés auxquels l’homme est constamment soumis. Le contact entre l’être humain et l’animal provoque un sentiment de confiance, un stimulus. L’animal devient rapidement le guide des émotions.
L’animal auquel on consacre du temps, que l’on soigne, vous reconnait comme un complice, un partenaire faisant partie de sa vie. Il se créée des accointance, un dialogue qui s’enrichit au fil des jours.
Il devient alors le confident, l’oreille attentive et le stimulus. On veut lui confier ses secrets, ses humeurs, ses hauts et ses bas.
Quels sont les animaux les plus efficaces pour la médiation animale ?
L’animal médiateur le plus fréquent est le chien. Outre sa taille, sa docilité et sa réceptivité au dressage, le chien est privilégié car la filière de dressages des chiens médiateurs est en partie communes avec la filière des chiens guide d’aveugle ou de personne à mobilité réduite.
En outre, le chien aura une force évocatrice plus importante que le cheval dans l’esprit de la plupart des personnes âgées. Elles ont plus souvent possédé ou côtoyé des chiens que des chevaux !
On utilise parfois des chats, bien qu’ils soient plus difficile à dresser (les possesseurs de félins ne me contrediront certainement pas !). On trouve toutefois des chats dans de nombreux EHPAD où même non dressés, ils savent jouer ce rôle rassurant et réconfortant qu’on aime tant chez nos amis les félins.
On emploi souvent le cheval dans la zoothérapie à destination des enfants autistes. Les centres équestres dédiés à cette pratique donnent de bons résultats.
Ce qu’on attend d’un chien d’intervention dans le cadre de la médiation animale :
- Apprentissage de tâches devant être réalisées parfaitement,
- Réactivité adéquate vis-à-vis des événements imprévus,
- Savoir stimuler les patients,
- Etre docile,
- Qu’il réagisse de manière imprévue mais positive, qu’il sache surprendre.
On a parfois du mal à distinguer les chiens d’intervention de leurs congénères. Cela pose un problème d’affichage de leur statut dans les lieux publics et les hôpitaux (contrairement au chien guide d’aveugle). Les therapy dogs portent donc une tenue particulière pour qu’on les reconnaisse.
Pourquoi la médiation animale est-elle particulièrement propice à la communication avec les personnes âgées ?
La vieillesse n’est pas un moment facile à négocier du point de vue psychique. Cette période réclame beaucoup d’énergie pour permettre les nombreux remaniements psychiques qu’elle induit. Ces mutations peuvent entrainer
- Baisse de l’estime de soi,
- Perte de confiance en soi,
- Repli sur soi,
- Désinvestissement du monde extérieur.
Les thérapies classiques ont leurs limites avec des personnes qui n’ont plus accès au langage, qui sont très repliées sur elles-mêmes ou qui expriment de l’agressivité. L’animal sera alors un médiateur très apprécié pour utiliser des canaux de communication moins conventionnels.
- L’animal fait tomber les barrières sociales et psychologiques, ce qui permet d’aller plus facilement à la rencontre de la personne.
- Il ne juge pas. Ses émotions sont simples. Il envoie des signes de valorisation et redonne de la confiance à la personne, de manière indirecte,
- Enfin, il facilite la création du lien.
Dans le cadre d’une zoothérapie, le soignant constate souvent que la personne âgée mutique choisit d’abord de s’adresser à l’animal puis se tourne vers le thérapeute. Les discussions sont moins frontales, les digressions se succèdent. La personne âgée peut utiliser l’animal comme un confident ou bien comme une présence apaisante. Elle le caresse en même temps qu’elle parle de ce qui fait mal.
Comme l’animal permet de travailler avec tous les sens, la relation à l’animal va permettre de toucher des émotions auxquelles les soignants n’ont pas accès.
Lorsqu’on travaille auprès de personnes âgées porteuses de démences dégénératives comme la maladie d’Alzheimer, le chien a un rôle essentiel. Il permet que se réveillent les souvenirs enfouis, les situations anciennes. Il est le déclencheur. Le médiateur qui va permettre au thérapeute de rentrer en contact avec ces personnes par une autre voie. Le chien médiateur permet d’instaurer une triangulation entre la personne âgée, le thérapeute et son chien. Le chien va servir de stimulus pour la personne âgée, d’autant plus si celle-ci a perdu ses repères et son estime de soi.
La médiation animale peut également être utilisée pour la gestion courante de la vie de la personne âgée, en dehors de toute thérapie
Ainsi, lorsqu’un animal accompagne l’aide soignante ou l’auxiliaire de vie, la personne âgée dépendante est plus docile, elle met moins de résistance dans les actes de la vie courante comme l’habillage, la toilette ou l’alimentation. Elle est également plus disposée à sortir et se déplacer.
Même sans faire de la médiation animale, la présence d’un animal de compagnie peut-être bénéfique pour la personne âgée
L’animal offre des possibilités multiples d’activités qui stimulent la personne âgée, tout particulièrement par la caresse et le toucher.
On sait que dans la relation avec la personne âgée, le toucher a une part importante.
- Il augmente les interactions, la durée des conversations et la puissance de la concentration.
- Diminue l’agressivité et l’anxiété,
- Donne une sécurité intérieure et de la motivation,
- Favorise une meilleure relation de confiance à condition d’être agréable et accepté par la personne âgée.
La présence d’un animal de compagnie, surtout un chien sera également un bon prétexte pour les sorties et les promenades quotidiennes. L’animal pourra pousser la personne à se surpasser car elle fera une promenade avec lui. Cela peut-être doublement stimulant pour la personne âgée qui se sent ainsi utile : le bien être du chien dépend d’elle.
Un animal de compagnie sera un excellent compagnon pour une personne âgée, pour peu qu’elle l’accepte. N’essayez pas d’imposer un animal à une personne âgée qui n’en veut pas, vous feriez deux malheureux. En revanche, avec une personne âgée réceptive et aimante, l’adoption d’un compagnon de vie peut-être une excellente idée pour redonner du sens au quotidien.
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Dommage, ni auteur ni daté. Difficile à référencer.
Oui je suis d’accord avec vous ! Ca manque…
bg le site
J’ai beaucoup aimé l’article et les photos qui l’accompagnent, BRAVO